Tripeace de Maru Tomoyuki

Fiche

  • Titre : Tripeace
  • Auteur : Maru Tomoyuki
  • Editeur : Ki-oon
  • Date de publication française : 26 Aout 2010
  • Type : Shonen
  • Genre : Action / Aventure
  • Nb de volumes parus : 11

Résumé

Nana, jeune garçon atteint d’amnésie aigüe, a oublié jusqu’à son véritable nom. Après avoir assisté impuissant à la mort injuste de trois enfants au cours d’un de ses voyages, il se jure d’éradiquer toute guerre de la surface de la terre. Il rejoint alors Tripeace, un petit groupe d’activistes dont les membres utilisent toutes sortes d’armes et ne reculent devant rien, pas même la violence, pour pacifier le monde. Mais très vite, le tout nouveau matricule 102 078 de Tripeace se retrouve face à un dilemme : peut-on protéger la paix à n’importe quel prix ?

Mon avis

Il est des lectures qui nous marquent lors de nos découvertes mais qu’en est-il quand nous nous replongeons dedans quelques années plus tard? Dans le cas d’aujourd’hui, j’avais découvert et suivi la série Tripeace dès sa sortie en 2010 puis interrompu ma lecture au tome 7 lors de ma rentrée dans la vie active. C’est récemment que j’ai pu mettre la main sur les volumes restant de la série, étant donné que 2 tomes étaient en rupture il m’a fallu attendre la bonne occasion pour pouvoir compléter la série sans que les spéculateurs (encore et toujours eux…) s’en mettent pleins les poches. Mais trêve de bavardages, rentrons dans le vif du sujet!

Aujourd’hui je vous emmène à la découverte de Tripeace, un manga de Maru Tomoyuki, prépublié dans le Monthly Shonen Gangan entre 2008 et 2011, et paru chez nous grâce aux éditions Ki-oon en 2010. Première et unique série du mangaka à ce jour, celui-ci est surtout connu pour avoir travaillé en tant qu’assistant d’Atsushi Ohkubo sur Soul Eater, ce qui se ressent je trouve dans le style et le ton de l’histoire.

On commence donc ce périple au côté de Nana, un jeune garçon qui a complétement perdu la mémoire. Une hyper amnésie qui lui a fait oublier vraiment tout même les choses les plus basiques. Il va se retrouver confronté très rapidement aux horreurs de la guerre que mène l’empire de Xyece contre le reste du monde. C’est au milieu de cette bataille qu’il va voir mourir 3 enfants avec lesquels il venait de se lier d’amitié. Complétement impuissant face aux machines de Xyece, il va leur de cette bataille découvrir l’existence d’une organisation qui souhaite éradiquer la guerre dans le monde : Tripeace. Une organisation qu’il va rejoindre pour lui aussi tenter de stopper ce mal qui gangrène le monde.

On ne va pas se mentir le titre ne révolutionne pas le monde du manga mais a à mon sens des arguments à faire valoir, le plus fort à mes yeux et le principe de l’organisation Tripeace. Tripeace regroupe des personnes de tous horizons et de toutes les nations qui souhaitent en finir avec ça, entrainant d’ailleurs quelques réactions et dialogue un peu basique dont personnellement je me serais passé. Bah oui bien sûr qu’on peut être né dans une nation horrible mais vouloir autre chose que tuer des millions de personnes, bref ça reste basique. Mais par contre Tripeace fonctionne par escouade. Escouade sous la responsabilité d’un chef et d’un second, mais pour pouvoir accéder au rang de chef il faut trouver sa troisième loi de médiation. Kesako? Tout simplement comment le chef souhaite éradiquer la guerre et à partir de là on va pouvoir se poser la question de jusqu’où peut-on aller pour stopper les guerres?

Car comme le dit le proverbe l’enfer est pavé de bonnes intentions et est ce qu’en éradiquant la guerre en usant de la violence cela ne nous place-t-il pas au final du mauvais côté? Et c’est un des points forts de la série pour moi, à quel moment bascule-t-on du mauvais côté, est ce que les bonnes intentions justifient toutes nos actions? Et dès la rencontre avec l’escouade Ira dont le chef Belial a choisi la violence comme troisième loi de médiation, jugeant que seul la violence arrêtera la violence, et à partir de là on va pouvoir s’interroger sur la portée d’un tel choix. Belial dont Tripeace cautionne son comportement puisqu’il suit aussi les deux premières lois que sont l’amour et la paix, mais qui finira par abandonner ces préceptes cédant pleinement à la violence pour atteindre son objectif, l’organisation décidant à ce moment-là de tout faire pour l’arrêter.

Et finalement user de la violence pour stopper la violence c’est la meilleure méthode pour rentrer dans un cycle de haine sans fin, ce que le titre laissera rapidement entre voir avec des flashbacks de certains personnages. Le titre poussant même à des cas encore plus dingue comme l’apparition de la sixième escouade déchue, Jack Free, une escouade avec des types vraiment flippant qui ne feront pas de distinctions lors d’un conflit, décidant de tuer dans les deux camps pour éradiquer le conflit. Oui là c’est radical, mais bien vite mis de côté ce que j’ai clairement trouvé dommage… Mais le titre contre balance aussi en présentant un peuple totalement pacifiste mais qui lui non plus ne sera pas épargné par la guerre au final. Nous montrant ainsi que la réponse à tout ça n’est pas simple, que l’équilibre à trouver est compliqué et que la frontière entre bons sentiments et actes répréhensibles peut être très mince.

Si le premier des deux arcs de la série était prenant, jonglant entre action et humour, me rappelant ainsi pourquoi j’avais apprécié la série. On ne peut pas en dire autant du second arc que j’ai découvert récemment malheureusement. Le premier arc avait introduit pas mal de personnage et je pense que beaucoup aurait mérité d’être beaucoup plus développé que ça.

Parlons par exemple de Nana le personnage principal, un jeune homme dont on sait très peu de choses. Aucun souvenir, pas de capacités particulière de prime abord, on va le suivre dans sa quête pour éradiquer la guerre. Si la présence d’une énorme cicatrice sur son corps nous donne la cause de son amnésie, c’est lorsque celle si sera rouverte lors d’un affrontement que Nana fera ressurgir une force phénoménale qu’il avait cachée en lui. Et on en sera pas plus sur son passé avant le 2eme arc. C’est un personnage assez drôle avec une tendance plus que prononcée au travestissement, en faisant même sa troisième loi de médiation et surtout l’occasion pour le mangaka de nous gratifier de quelques scènes assez drôles ou de quoi titiller les hormones des ados. Et si on en apprend plus sur Nana dans le deuxième arc il y avait clairement beaucoup mieux à faire et tout cela aurait mérité un développement un peu plus long. Idem pour la nation dont il est issu. A croire que le mangaka a dû vite finir son manga et nous fournir juste de quoi répondre aux questions mais sans plus.

Pourtant malgré tout ça, Tripeace reste un bon moment de lecture. Que ce soit par son humour ou par des phases de combats dynamiques, je ne peux pas dire que je me sois ennuyé ou que je n’ai pas apprécié, bien au contraire, d’où cette sensation de frustration. Et ne serait-ce que pour le premier arc qui représente 8 tomes sur les 11 que comporte la série, ça vaut le coup d’être lu. La deuxième partie est clairement dispensable même si elle a le mérite malgré tout de nous révéler comment Nana en est arrivé là, sorti de ça ce n’est clairement pas fou et c’est bien dommage… Et si certains ont la réponse quant à l’arrêt forcé ou pas de la série à l’époque je suis preneur… N’ayant plus revu le mangaka depuis, je me dis qu’il y a des chances que tout cela se soit arrêté assez brutalement malheureusement.

Cette série aura soufflé le chaud et le froid, et c’est clairement dommage, car si finalement le titre n’est qu’un énième Nekketsu sur le marché, il avait de quoi devenir un peu mieux que ça. Mais malgré tout le titre m’aura fait passer de bons moments et je relirai certainement le premier arc de cette aventure de temps en temps!

9 commentaires sur “Tripeace de Maru Tomoyuki

    1. Content que ça donne envie malgré tout car clairement y a pas tout à jeter… Mais une fois que t’as la réponse au pourquoi de l’amnésie bah clairement le 2eme arc tu t’en penses ^^. Par contre commence par Tripeace y a que 11 tomes, One piece est pas prêt de finir du coup il a été obligé de se dissocier de l’œuvre d’origine tu seras pas perdu ^^ (le mec premier degré…)

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  1. Merci pour ce retour intéressant qui me procure un retour dans le passé très sympathique. Certains souvenirs me sont revenus en lisant ton article et je suis totalement en accord avec ce que tu dis. Un nekketsu très sympathique, drôle et dynamique qui oscille entre originalité (son perso principal, la réflexion sur la guerre) et passages très classiques.
    Bizarrement, je me souviens plus du tout de ce qui se passe après le tome 8^^

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