À la découverte du blogueur/blogueuse #006 – Esprit Otaku

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau numéro d’ « À la découverte du blogueur / blogueuse », la rubrique qui met en avant un blog et son auteur.trice.

Plutôt que de faire une simple liste des blogs que je suis et que je trouve intéressant, je me suis dit qu’un petit jeu de questions/réponses rendrait la chose plus sympathique et pourquoi pas faire un peu mieux connaissance avec celui-ci.

Pour ce sixième numéro, c’est Esprit Otaku qui m’a fait l’honneur d’accepter de participer à ce petit jeu de questions/réponses! Un grand merci pour le temps que tu m’as accordé et d’avoir accepté de prendre part à cette rubrique que j’affectionne tout particulièrement.

Tout d’abord une petite présentation d’Esprit Otaku avant de commencer les questions réponses en sa compagnie.

Manga, animés, jeux vidéo, rien n’échappe à l’œil de Teddy plus connu sous le pseudo d’Esprit Otaku. Voilà des années qu’il arpente une multitude de mondes imaginaires mais c’est avec toujours autant de passions qu’à ses débuts qu’il se lance quotidiennement dans de nouvelles découvertes. Une passion qu’il partage quotidiennement avec nous que ce soit sur son blog, sur les réseaux sociaux ou sur Twitch. Une figure incontournable, pleine de bienveillance et au rythme complétement fou qui nous transporte au gré de ses aventures vers une infinité de possibilités dont il sait toujours tirer le positif!

En quelques chiffres Esprit Otaku c’est :

  • 5 ans d’existence pour le blog
  • Des centaines d’heures de lectures mangas et de visionnage d’animés au compteur
  • Plus de 1400 articles sur son blog

Et je vous demande de faire un tonnerre d’applaudissement désormais pour Esprit Otaku !

Majolou : Quand as tu eu l’envie de faire un blog et pourquoi ?

Esprit Otaku : Alors, concernant l’origine d’Esprit Otaku, je l’ai créé peu de temps après avoir fini mes études. Je trouvais que lancer un blog serait une occasion parfaite d’aiguiser et perfectionner mes compétences en matière de gestion de site et de rédaction tout en proposant de partager ma passion de la culture japonaise, du jeu vidéo, du manga et des animes. C’était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur et qui, comme je l’ai dit dans une chronique, est devenue une partie importante de moi. Cela fait bientôt cinq ans que le site existe et je n’imagine pas me détacher de ce nom qui a su m’apporter tellement de bienfaits depuis tout ce temps et rencontrer des gens formidables. Ce qui était à la base un projet pour ne pas perdre la main en matière de savoir-faire et pour échanger avec d’autres passionnés s’est transformé en une activité à plein temps qui me comble de bonheur.

M : Tu dis qu’Esprit Otaku est devenu aujourd’hui une activité à temps plein et effectivement au vu de ton planning et de ta présence ça ne laisse guère de place au doute là dessus. Du coup est ce que tu en vis?

EO : La fameuse question ! Même si le site me prend énormément de temps et fait partie de mon quotidien, je ne gagne absolument pas ma vie avec Esprit Otaku étant donné que je n’ai aucun revenu à travers celui-ci. Tout est donc entièrement bénévole de mon côté. Ce serait génial de pouvoir vivre à travers ce projet qui me tient tant à cœur, mais malheureusement ce n’est pas le cas actuellement. Je bosse donc aussi à côté et c’est pour ça que j’ai peu à peu construit cette organisation me permettant de pouvoir être toujours aussi actif sur le site même en dehors de ce qu’il y a à côté.

M : Esprit Otaku a pris une dimension énorme par rapport à ton projet de départ et tu dis ne pas te voir sans ça. Est ce que si tu te projettes un peu tu te vois en faire quelque chose de plus gros? J’entends par là une structure avec peut-être d’autres personnes qui travaillent avec toi? Devenir un média à part entière? 

EO : Il faut savoir que je pense constamment à de nouvelles évolutions pour Esprit Otaku, que cela soit dans la forme que dans les chroniques proposées. La suggestion dont tu fais référence m’est venu à l’idée à maintes reprises, mais il serait difficile pour moi de concrétiser ça pour l’instant. J’ai ce désir de faire grandir le site et de continuer à proposer des analyses aussi variées que pertinentes. Cela pourrait donc passer par l’arrivée d’autres personnes, mais le fait que j’ai trouvé pour le moment un équilibre rend le changement là-dessus assez compliqué. Pour ce qui est de devenir un média à part entière, cela serait bien trop compliqué actuellement. Il faudrait déjà qu’il y ait justement plus de monde autour d’Esprit Otaku, mais aussi me dégager encore plus de temps pour pouvoir appliquer cette transformation importante. Le plus gros ennemi reste cette notion du temps qui s’écoule déjà à une vitesse et où la seule solution est de réussir à s’adapter à celui-ci. Ce qu’il faut retenir, c’est que tout est possible, mais cela s’inscrirait dans des modifications qui prendraient lieu sur le long terme, mais où je veux aussi être sûr que le contenu sera toujours fidèle à la ligne éditoriale que j’ai depuis le début.

M : Qu’est ce que tu aimes le plus dans cette aventure ?

EO : Ce que j’aime le plus dans cette aventure est difficile à résumer, car c’est un ensemble de plein de petits éléments. La première est bien sûr les échanges que j’ai avec tous ceux qui me suivent et avec qui je peux partager toutes ces passions dans la joie et la bonne humeur. De plus, j’adore analyser, détailler, approfondir et essayer de décortiquer chaque œuvre que je découvre. Il y a tellement de sujets à traiter ne serait-ce que dans un manga que c’est fascinant de se perdre au sein de ces pages pour comprendre tout ce qui fait la force de ce dernier. Une autre partie que j’apprécie tout particulièrement à travers Esprit Otaku c’est de présenter des titres de tous horizons. Je ne me concentre pas que sur les grandes sagas connues, mais aussi sur les séries plus petites, mais qui ont tout autant de charmes et d’atouts pour séduire.

M : Quel est ton manga favori?

EO : Je n’ai pas un manga favori, mais des coups de cœur qui ne font que se multiplier au fur et à mesure de mes découvertes. C’est justement ce que j’apprécie énormément avec ce média qui ne cesse jamais de proposer une infinité d’aventures qui me permettent de découvrir des univers fantastiques. J’ai des titres datant de mon adolescence qui me viennent en tête et qui ont construit mon expérience de lecteur, mais aussi des séries plus actuelles qui me font vibrer à leur manière. J’aime beaucoup trop ce moyen d’expression pour ne choisir qu’un seul manga, car chaque œuvre peut avoir ce petit quelque chose qui touchera un lecteur en particulier.

M : Un style de prédilection ?

EO : Cela rejoint un peu ma réponse à la question précédente qui est que je ne me contente pas d’un style en particulier. Il est vrai que j’adore les titres sportifs, historiques, actions, thrillers etc, mais j’ai tout autant de plaisir à me lancer dans un genre qui n’est pas forcément un favori, car c’est souvent là que j’ai mes plus belles surprises. En fait, quand j’ai commencé à lire des mangas, j’étais beaucoup centré sur tout ce qui tournait autour des combats, du nekketsu tout en ayant une dimension assez historique. C’est en continuant de découvrir de nouvelles licences que mon regard s’est élargi pour découvrir tout un tas d’œuvres fabuleuses et que je n’aurais sans doute jamais pu lire si j’étais resté sur ce premier style. Donc, je dirais que j’ai à cœur de repousser constamment mes propres goûts afin de voir si une saga atypique à mes yeux ne pourrait pas devenir un coup de cœur.

M : Je ne crois pas t’avoir demandé quel est ton premier manga ou celui qui t’as clairement lancé là dedans?

On me pose souvent la question et pour revenir dessus, mon tout premier manga fut Devil Devil chez Pika. Un titre qui a une saveur particulière étant donné qu’il fut mon entrée dans ce monde fantastique qu’est le manga. Après, il y a trois séries qui ont permis de façonner mon amour pour ces œuvres et qui furent Samurai Deeper Kyo, Get Backers et Kenshin le Vagabond. C’est après avoir lu ce trio que j’ai étendu peu à peu mes découvertes vers de nouvelles licences, que cela soient des classiques ou des aventures plus discrètes.

M : Une œuvre qui pour toi n’est malheureusement pas assez connue et qu’il faut lire?

EO : Il y en a énormément et je fais de mon mieux pour les mettre en avant de mon côté à travers les lives, les réseaux sociaux ou le site. Je pourrais, par exemple, citer Spirits Seekers qui est l’un de mes gros coups de cœur du moment et qui fourmille d’excellentes idées et d’un design soigné. Pareil pour The Witch and the Beast qui, en seulement deux tomes, a su proposer un univers à la fois attirant et effrayant autour des sorcières. Il y a d’autres titres comme Blue Giant, Gannibal, The Killer InsideValkyrie Apocalypse qui sont aussi de petites perles qui méritent vraiment le coup d’œil. En fait, chaque éditeur a des trésors cachés que je prends un malin plaisir à dénicher pour ensuite en parler au mieux au vu de tout ce que ces séries peuvent offrir.  C’est aussi ça la beauté du manga, car c’est un univers qui regroupe une infinité de mondes où chacun peut trouver son bonheur.

M : Côté lecture, les mangas sont au centre du contenu que tu nous livres chaque semaine et on voit que tu enchaines une quantité de tomes assez phénoménale, en dehors de ça as tu des lectures que tu affectionnes particulièrement (œuvres ou styles)?

EO : Je l’avoue, les mangas prennent une part considérable de mon temps étant donné que c’est un sujet qui ne s’épuise jamais et que l’on a le droit en continu. Malgré tout, il m’arrive fréquemment de lire quelques romans, light novel et autres bandes-dessinées que j’affectionne tout particulièrement. Dans ces domaines, je reste souvent dans de la fantasy ou bien du polar, mais j’apprécie aussi énormément les ouvrages qui vont apporter un contenu supplémentaire à d’autres médias. Je pense notamment à tous les livres sur les diverses licences du jeu vidéo, mais aussi de la culture populaire de manière générale. J’adore en apprendre toujours plus sur ces univers que j’affectionne tant, que cela soit concernant la création de ceux-ci que des récits annexes venant s’incruster à la trame de l’histoire.

M : Dans tes lectures autres tu parles entre autres de cross-media. On voit de plus en plus de licences vidéoludiques étendre leur univers au travers de roman, manga, bd. Pour ma part je trouve ça plutôt intéressant bien qu’on sente parfois une volonté beaucoup plus commerciale et un travail moins abouti que pour d’autres. Que penses-tu de ça?

EO : Il est vrai que l’on est à une époque où il n’est pas rare de vouloir étendre une expérience qui a bien fonctionné sur d’autres supports. C’est pour ça que l’on a de nombreux spin-offs ou autres récits qui viennent apporter quelques lumières à certaines zones d’ombre dans ces histoires. Évidemment, on peut sentir pour certains ce désir de surfer sur la vague du succès d’un titre, mais il y a aussi de très bons compléments à une aventure. Je repense notamment à Vigilante qui est un excellent spin-off à My Hero Academia. Tout dépend de plusieurs facteurs différents qui vont influencer le travail de la personne derrière ce contenu annexe. Si l’auteur d’origine est grandement impliqué ou peut donner suffisamment d’indications à la personne en charge de l’ouvrage pour qu’elle puisse pleinement comprendre l’univers établi, alors on peut avoir de très belles surprises. Quoi qu’il en soit, ce cross-média va se répandre de plus en plus et est aussi un moyen de jouer sur une licence, de la faire perdurer, mais aussi de permettre de prolonger le plaisir pour ceux qui souhaitent en apprendre plus sur un récit précis.

M : Pour rebondir sur le cross-media, j’aime moi aussi me dire qu’on peut approfondir certains univers ou se centrer sur un personnage un peu en retrait par exemple. Mais je me demande aussi si on ne perd pas un petit côté imagination qu’on pouvait avoir sur certains titres avec des zones d’ombres dans les récits qui faisaient qu’on échafaudait toutes sortes de théories avec la moindre parcelle d’informations qu’on pouvait glaner. Qu’en penses tu?

Je comprends tout à fait que cela enlève une partie de l’imagination laissée au lecteur, spectateur ou joueur. Il est toujours compliqué de voir que ce que l’on pouvait croire concernant certains éléments trouvent une autre finalité par la suite. Cependant, il ne faut pas que cela empêche chacun de laisser sa créativité prendre le pas. Rien n’empêche d’avoir sa propre vision du monde étendu d’une œuvre même si celle-ci est contredite par des récits annexes. Il est important de connaître le point de vue imaginé par l’auteur, les développeurs ou l’artiste, mais on peut tout à fait se dire « Et si… ». Cela fait partie intégrante de ce voyage au sein de ces multiples mondes où l’on peut bifurquer vers une voie qui n’existe pas, mais qui est simplement façonnée par notre esprit et ce qu’il aurait imaginé par la suite. Il est clair que l’on peut aller à l’encontre de ce qui nous est révélé, mais il ne faut pas pourtant continuer de rêver sur ce que cela aurait pû être sans pour autant refuser ce que l’auteur a voulu nous raconter.

M : Tu nous emmène régulièrement en voyage dans des univers vidéoludiques variés, en nous contant tes aventures dans « Les périples d’un joueur ». Mais quel a été ton premier périple? 

EO : Alors, j’ai plusieurs souvenirs vidéoludiques qui me viennent en tête quand il s’agit de mes débuts de joueur. Je repense notamment à FF7 que j’ai découvert chez l’un de mes cousins où j’avais aussi pu tester GTA 2 et Dragon Ball Z Super Butôden. En dehors de ça, je me souviens aussi très bien des heures de jeu que j’ai pu passer devant Heroes II sur l’ordinateur de ma mère ainsi que d’autres vieux titres comme Centipède, Tetris, Warcraft II. Dans les autres souvenirs dont je me souviens et que je chéris énormément, il y a des vacances où il y avait une salle de jeu dans l’hôtel où on était. En plus de proposer du Bubble Bobble, il y avait trois consoles qui proposaient chacune un jeu spécifique. C’est là que j’ai fait la connaissance de Crash Bandicoot 2, mais aussi de Bloody Roar. Autant te dire que je passais énormément de temps dans cette salle !

M : De bien beaux souvenirs vidéoludiques dont tu nous parles là! FFVII quelle claque à l’époque! De mon côté si ce n’est pas un de mes premiers souvenirs côté JV c’est un souvenir ultra marquant et qui m’a fait basculer dans l’univers des RPG qui ne m’a jamais quitté. Et surtout la rencontre avec cette licence exceptionnelle. Il me semble que ton côté aussi tu apprécies cette licence et les RPG en général. Qu’est ce qui fait pour toi que cette licence a ce petit truc en plus? (Enfin si c’est le cas ^^’)

EO : En effet, je pense que ce n’est plus un secret pour personne, mais le RPG est le type de jeu que je préfère, car il m’a accompagné une bonne partie de ma vie de joueur tout en me faisant découvrir mes plus belles histoires vidéoludiques. La saga Final Fantasy a une place à part dans mon cœur (au même titre que Suikoden), car elle est celle qui m’a fait découvrir le genre et m’a mis une claque avec l’épisode VI et VII. Ce que j’adore avec cette saga, c’est que chaque opus va réussir à nous faire vivre quelque chose de grandiose, de magique, mais aussi d’émouvant qui ne se cantonne pas à une aventure de fantasy. Il y a énormément de thématiques pertinentes dans la franchise comme la question de la vie et la mort dans le X ou bien lutter contre une destinée établie dans le XII et d’autres titres. Il est vrai que beaucoup se plaignent que la licence s’est un peu perdue en route (notamment avec l’affaire de FFXV), pourtant je ne trouve pas. Il est vrai qu’il y a des erreurs à retenir, mais le fond a toujours ce même impact à mes yeux. Final Fantasy est, selon moi, une des rares sagas qui arrive au mieux à évoluer avec son temps pour s’adapter aux habitudes des joueurs tout en conservant ce qui fait son âme et sa force. D’ailleurs, pour avoir été à de nombreux événements autour de la saga, je suis toujours aussi heureux de voir que l’on y trouve des joueurs de tout âge. Chacun grandit avec son épisode favori et qui l’a accompagné une bonne partie de son existence. Certains ont été bercé par les premiers épisodes tandis que d’autres découvrent Final Fantasy avec les derniers titres parus. Une saga qui s’étend sur plusieurs générations et parvient toujours à faire apparaître ces étoiles dans les yeux des gens.

M : Je dis peut être une bêtise mais côté JV tu as couvert une conf E3 non?

EO : Côté jeux vidéo, j’ai fait pendant plusieurs années le suivi des conférences E3. Je suis donc à chaque fois l’ensemble de ces prises de parole en compagnie souvent des gens présents sur mon discord. Je prends alors constamment des notes sur ce qui est présenté avant de préparer rapidement par la suite le résumé de ces événements et de le publier. Un travail que j’apprécie tout particulièrement, même s’il peut être compliqué d’avoir le regard un peu partout. Cela fait donc un moment que je fais ça et parfois le résumé d’autres rendez-vous vidéoludiques.

M : Je t’en ai déjà parlé mais je suis admiratif de ton travail et des différents projets que tu arrives à mener de front! Pour celles et ceux qui n’ont pas tout en tête on peut faire un petit récap, un article par jour sur ton blog, des streams réguliers sur ta chaine twitch entre jv mais aussi discussions autour des mangas ou émissions spéciales comme par exemple les mondes ouverts dans FF. A cela on peut ajouter une présence assez conséquente sur les RS entre reviews de tes lectures, des thématiques chaque semaine autour du manga pour mettre à l’honneur certains titres, de l’actu, des animes et j’en passe, et cerise sur le gâteau tu prends le temps de répondre aux commentaires. Bref on peut parler d’un boulot à plein temps à ce niveau là. Dans ton article Esprit Otaku se dévoile, tu nous parles d’organisation peux tu nous en dire un peu plus sur la semaine « type » d’Esprit Otaku?

EO : Tout d’abord, je te remercie pour ce très beau compliment qui me va droit au cœur. Il est vrai que sans m’en rendre compte, j’ai souhaité faire évoluer Esprit Otaku toujours plus loin. Même si cela me prend énormément de temps, je ne ressens absolument aucune lassitude, car c’est juste génial d’évoluer dans ces milieux qui sont d’une richesse incroyable. Je me suis même surpris à prendre goût justement à tout ce qui est organisation, alors qu’au départ, et je le dis dans la chronique, je publiais des chroniques au gré de mes envies. Plus les mois ont passé et plus j’ai eu envie de me mettre à fond derrière ce projet qui me tient tant à cœur et qui m’apporte tellement de moments de joie. Pour ce qui est d’une semaine « type » d’Esprit Otaku, elle est particulièrement chargée étant donné que j’ai vraiment conçu un planning auquel je fais de mon mieux pour m’y tenir. Il faut savoir que j’écris quasiment tous les jours dès que j’ai un moment et cela peut être sur tout un tas de sujets différents. Je peux avoir le désir de m’attarder sur un personnage en particulier, un arc précis, un moment-clé, proposer des articles plus légers, mais intéressants comme « Nos 5 raisons de commencer ». Il n’y a pas une seule journée de la semaine sans que je réfléchisse à ce que je pourrais traiter sur le site. En dehors de ça, il y a les lives qui ont toujours lieu au même date (sauf empêchement de dernière minute), à savoir le mardi, mercredi, jeudi et samedi de 17h30 à 19h-19h30 (sauf le samedi qui prend souvent plus de temps comme je m’attarde sur les sorties mangas de la semaine). A côté de tout ça, je réfléchis aussi chaque jour à ce que je vais bien pouvoir parler sur les réseaux, car si vous l’avez peut-être remarqué, mais je publie un tweet à chaque heure de 8h à minuit. Cela peut autant être des petits éléments drôles qui me viennent sur un coup de tête ou des thématiques que j’organise à l’avance en faisant un travail de recherche. Ensuite, il y a le rendez-vous hebdomadaire sur le site avec la chronique des sorties mangas de la semaine que je prépare toujours une semaine à l’avance en recoupant les informations via plusieurs sites d’informations et ceux des éditeurs pour être sûr de ce qui va paraître. Après, mon petit rituel du vendredi est de justement aller chercher mon loot chez mon libraire. C’est là que le rythme devient plus frénétique quand on aborde le week-end. Il faut savoir que je lis quasiment tous les mangas que j’achète dans la nuit du vendredi au samedi afin de pouvoir justement préparer le live des sorties de la semaine, mais aussi travailler sur les chroniques que je ferais concernant certains tomes. Même ceux qui n’ont pas un article détaillé sur Esprit Otaku auront tout de même le droit à une fiche que je conçois qui est comme une sorte de mini-avis synthétique sur ce que j’ai pu ressentir. J’ai justement à cœur que chaque volume ait le droit, même si c’est un mini-avis, à une exposition donc je décompose mon temps le week-end entre rédaction sur mes gros écrits et toutes ces fiches. Bien sûr, j’arrive aussi à me dégager du temps pour faire d’autres activités à côté, sortir, aller au cinéma et me reposer. Voilà en gros une semaine type, même s’il y a encore beaucoup de choses à côté. 

M : Quand on voit tes photos du butin du vendredi c’est assez fou de se dire que tu ingurgites tout ça en une nuit! Tu offres comme tu le dis une exposition à chacune de tes lectures que ce soit par le biais d’un mini avis ou d’un article plus complet, on voit d’ailleurs de plus en plus « d’influenceurs » se contenter d’une petite photo à la réception de leurs colis sans jamais parler ensuite de leur lectures. J’apprécie fortement ta démarche! Quand tu fais ces avis lectures tu le fais plutôt dans quelle optique : pour toi, pour garder une trace de ce que tu as lu ou pour les autres essentiellement en mettant toujours en valeur ce qui peut plaire dans le titre (ce que tu nous disais un peu plus haut)?

EO : Comme je te l’ai dit, j’ai ce désir de permettre à chaque titre d’avoir une visibilité, car c’est malheureusement quelque chose de trop rare pour certains mangas qui débordent pourtant de qualités. Quand je fais mes avis lectures, il y a bien sûr une volonté de le faire pour moi afin de mieux comprendre ce que j’ai pu ressentir à la lecture, mais surtout une envie de transmettre mon expérience. C’est donc par envie de montrer qu’un titre peut plaire à quelqu’un que j’écris ces chroniques. Chaque œuvre peut permettre à quelqu’un de s’évader ou de vivre une épopée qui va le marquer profondément. C’est ça qui me motive constamment à approfondir mes analyses tout en proposant toujours une approche qui souligne aussi ma vision de l’ouvrage traité. Je n’ai pas tant besoin de garder une trace de ce que j’ai lu, car j’utilise d’autres moyens pour mettre à jour ma collection et que j’arrive aussi aisément à me rappeler de tout ce que j’ai pu lire.

M : Est ce que tu es ok pour parler partenariat? Si oui est ce que tu en as? Sur ton blog tu as noté wakanim, meian et omake.

EO : Concernant les partenariats, il est vrai que j’en ai et il faudrait aussi que je pense à remettre la page à jour dans le futur. Mais il est vrai que j’ai pu, au fil des années, avoir des échanges avec certaines maisons d’éditions, plateformes et événements suite à ce que je pouvais proposer. Un plaisir qui m’a aussi permis de voir que l’on avait confiance dans ce que j’écrivais et pouvais proposer comme analyses et chroniques.

M : Comme tu l’as dit, il y a énormément de choix et de styles différents dans le paysage manga et c’est ça qui fait sa force et sa beauté. Tu parles de repousser constamment tes goûts et de faire de belles découvertes grâce à ça. Quelle est ta dernière bonne surprise justement qui à première vue n’était pas dans ton « périmètre » de lecture?

EO : Je le dis très souvent, mais je ne suis pas le plus grand connaisseur quand il s’agit d’œuvres tournant autour de la science-fiction qui est un style qui ne m’intéresse pas beaucoup peu importe le média. Pourtant, au fil du temps, j’ai pu découvrir de fantastiques aventures dans ce domaine que cela soit Wombs, Les Héros de la Galaxie, Alma ou Terrarium. Des mangas qui ont su retenir mon attention et m’attirer chacun à leur manière. C’est là que c’est formidable, parce que même un genre pour lequel j’ai moins d’attrait peut afficher une diversité incroyable où chacun peut quand même trouver son bonheur. C’est pour ça que je souhaite aller au-delà des propres barrières que je me suis mise au fil de mes lectures afin d’approfondir mon regard sur tout un tas de sujets différents, mais aussi pouvoir constater qu’il peut toujours y avoir une série qui finit par nous parler. Sur ce point, cela peut être à un niveau plus humain ou bien des thématiques précises qui sont traitées au sein de ces pages.

M : En parlant de diversité du manga on voit de plus en plus de débats autour du Shojo, reclassement de certains côté Shonen ou Seinen, association entre Shojo et romance, peu de visibilité. Pourtant au même titre que le Shonen et le Seinen, le Shojo présente une véritable diversité. On voit de plus en plus une demande pour ne plus parler de ces catégories, j’avoue de mon côté bien aimer le système de mots clés utilisé par Akata par exemple. Que penses-tu de tout ça?

EO : Je t’avoue que même si cette catégorisation est présente depuis des années, je trouve qu’elle n’a pas forcément d’intérêt chez nous. C’est pour ça que cela fait très longtemps que je n’utilise plus ces termes pour parler de titres. Je parlerais bien plus de comédie, romance, horreur, thriller etc. Il est plus pertinent, pour décrire et expliquer une série, de s’attarder sur son genre et ainsi permettre de mieux cerner ce qu’il y aura dedans. Shônen, Seinen et Shôjo sont des termes qui ont leur importance au Japon, mais qui provoquent bien trop, à mon sens, de séparation chez nous. Dès qu’un titre est estampillé shôjo, celui-ci est boudé par une partie du public alors qu’il peut receler d’incroyables qualités. Il y a une telle diversité dans le manga qu’il est impossible de catégoriser ça en seulement trois grandes catégories (même s’il y a aussi d’autres styles à côté). Mieux vaut, selon moi, utiliser des mots qui parleront directement aux gens et permettront aussi de comprendre ce qui les attend dans un ouvrage. Cela est aussi une bonne manière pour faire découvrir des titres à des gens qui ne connaissent pas forcément l’univers du manga.

M : On a encore pas mal de titres qui doivent sortir pour cette fin d’année, quelles sont tes plus grosses attentes que ce soit du côté des nouveautés ou des rééditions?

EO : Oh il y a énormément de titres que j’attends de découvrir pour la fin d’année et pour faire un petit listing non exhaustif, je dirais :

  • – Kaiju N°8
  • – Réimp’
  • – Goodnight World
  • – Le Cauchemar d’Innsmouth
  • – Lone Wolf & Cub
  • – Berserk of Gluttony
  • – Goldorak
  • – Loner Life in Another World
  • – Monster Girls Collection
  • – Les Chefs d’Oeuvre de Junji Ito
  • – ID:INVADED #BRAKE-BROKEN
  • – Hellbound – L’Enfer
  • – Yakuza Reincarnation
  • – MAGICA
  • – Asobi Asobase
  • – Endroll Back

Il se peut que j’en ai oublié.

M : 2021 est déjà une année record en termes de vente de mangas, mais aussi en termes de sorties car on peut le dire le rythme a été effréné jusque là. Quelle annonce a été la plus marquante pour toi?

EO : Il est vrai que 2021 a vu le marché du manga exploser et cela faisait très longtemps que l’on n’avait pas eu autant d’impact dans ce domaine. Il y a eu beaucoup d’annonces marquantes, mais je ne pourrais dire si j’en retiens une plus que les autres. Je suis tout simplement heureux que cette année ait pu être aussi riche en lectures diverses et en aventures incroyables. Après avoir connu une période difficile avec le COVID, cela fait du bien de voir ce médium que j’aime tant reprendre autant du poil de la bête et surtout permettre aux gens de s’évader même si ce n’est que pendant quelques instants. Je suis heureux de voir aussi de nouveaux acteurs faire leur apparition et participer à l’enrichissement de ce milieu foisonnant déjà de multiples univers. Je dirais juste que ce que je retiens, c’est le plaisir que j’ai eu à voir autant de mangas débarquer chez nous et offrir un éventail de lectures incroyable.

M : On t’a vu récemment écrire des articles un peu plus personnels. Si tu nous livres constamment ton ressenti sur tes lectures ou tes pérégrinations vidéoludiques tu as, par choix comme tu me l’as dit, toujours employé le « on » dans tes articles. On a pourtant eu le droit à te employé le « je » dans quelques billets plus récents, je trouve pour ma part que ça permet de faire tomber, en quelque sorte, une barrière ou une certaine distance entre ton lectorat et toi. Qu’en penses-tu? Pourquoi cette envie?

EO : En effet, j’ai toujours préféré utiliser le « on » qui, avec le temps, est devenu presque instinctif. Cependant, avec l’arrivée de ces articles plus personnels, j’avais envie de briser cette barrière que je m’étais mis pour parler un peu face-à-face avec les lecteurs. Une manière de me mettre à nu, mais surtout de changer peu à peu mes habitudes même si j’utilise encore souvent le « on ». C’était vraiment un désir de parler directement avec les gens et sans doute de dévoiler un peu qui était derrière Esprit Otaku.

M : On se projette un peu plus loin, quelles sont tes attentes pour 2022 pour Esprit Otaku?(j’entends pour ton blog et tout ce qui tourne autour) Dans le monde du manga? De l’anime? Du JV?

EO : Pour ce qui est de mes attentes, j’aimerais pouvoir continuer dans la voie que j’ai choisie et continuer à partager autant avec tous les gens qui suivent Esprit Otaku. Peut-être professionnaliser le site, mais là encore c’est aussi dépendant de beaucoup de variables même si j’aimerais beaucoup pouvoir justement vivre de cette passion que je partage chaque jour. Cependant, la plus grosse attente que je puisse avoir, c’est surtout de continuer à vivre une formidable épopée en compagnie des gens que j’ai connus à travers le site et aussi par rapport aux univers fictifs qui nous attendent dans le futur.

Et voilà c’est sur de belles perspectives d’avenir que s’achève cet échange passionnant et qui je l’espère vous aura amener un nouvel éclairage sur Esprit Otaku. Vous l’aurez compris au travers de cet échange, la passion d’Esprit Otaku n’a pas de limite et il saura toujours vous trouver le petit quelque chose qui peut plaire dans un titre. Et ce sera toujours un plaisir d’échanger avec vous au travers des titres, jeux, personnages ou licences qu’il met en avant et tout cela toujours dans la bonne humeur. Car mis à part une sanction à l’encontre du copain apprenti Otaku, qui s’était vu interdit d’Erza pendant une semaine pour accumulation de fautes d’orthographes dans ses tweets, il n’a jamais mangé personne (enfin je n’ai pas creusé plus que ça tout de même). De Suikoden à Ganibal en pensant par Draquon Quest Dai no daibouken, le spectre semble large et quasi infini! Esprit Otaku fait partie pour moi des personnages incontournables de notre petit monde de passionnés, et qui par sa présence de tous les instant semble infatigable ! Ce fût un réel plaisir de pouvoir échanger avec lui pour ma part!

Merci à vous d’avoir suivi ce nouvel épisode, et comme d’habitude j’espère que vous avez pris autant de plaisir à lire l’article que j’ai eu à le faire. Je ne le dirai jamais assez mais dans le blogging le plus intéressant c’est l’échange alors n’hésitez pas à aller voir le boulot des blogueurs et à échanger avec eux. N’hésitez pas à laisser un petit commentaire si vous avez appréciez l’échange. Sur ce je vous dis à bientôt pour un nouveau numéro (j’ai pas de date mais ça arrivera bien un jour ou l’autre ^^)

À la découverte du blogueur/blogueuse #005 – Book-Trotter

Bonjour et bienvenue dans ce nouveau numéro d’ « À la découverte du blogueur / blogueuse », la rubrique qui met en avant un blog et son auteur.trice.

Plutôt que de faire une simple liste des blogs que je suis et que je trouve intéressant, je me suis dit qu’un petit jeu de questions/réponses rendrait la chose plus sympathique et pourquoi pas faire un peu mieux connaissance avec celui-ci.

Pour ce cinquième numéro, c’est avec grand plaisir que j’accueille aujourd’hui Book-Trotter! Un grand merci pour le temps que tu m’as accordé et d’avoir accepté de prendre part à cette rubrique que j’affectionne tout particulièrement.

Tout d’abord une petite présentation de Book-Trotter avant de commencer les questions réponses en sa compagnie.

Il y a des personnes auxquelles on pense dès qu’on nous parle d’un manga et clairement Book-Trotter fait partie de cette catégorie! Fan absolue de Haikyû!! et de volley c’est de manière plus que régulière qu’elle nous abreuve de tweets sur le sujet et dans ma TL elle fait très largement office de fan numéro de la série! Mais c’est par le challenge Do you speak manga, qu’elle animait pendant quelques années, que je suis de mon côté tombé sur son compte. Lectrice de mangas mais pas que, c’est sur son blog qu’elle nous parle régulièrement de ses lectures, blog sur lequel elle a décidé il y a peu d’ailleurs de se laisser beaucoup plus de libertés sur les sujets qu’elle abordera.

En quelques chiffres Book-Trotter c’est :

  • Presque 10 ans de blogging
  • Est rentrée dans l’univers du manga en 2015
  • +- 250visites par mois
  • Plus de 300 articles sur son dernier blog

Et je vous demande de faire un tonnerre d’applaudissement désormais pour Book-Trotter !

Majolou : Quand as tu eu l’envie de faire un blog et pourquoi ?

Book-Trotter : En décembre 2011, j’ai découvert le forum de Livraddict et, avec lui, le plaisir de partager mon ressenti sur mes lectures avec d’autres passionnés (c’est aussi la période où j’ai commencé à perdre tout contrôle sur ma PAL, tant les tentations étaient devenues nombreuses subitement !)

Mon premier blog est né en 2012, il s’appelait “Neko in Wonderland” et est toujours disponible en ligne (même s’il n’est plus alimenté) : https://neko-in-wonderland.blogspot.com/

M : Pourquoi avoir du coup changé de blog et quand as tu démarré ton second blog? 

B-T : Je ne me souviens plus trop du “pourquoi”, j’avais peut-être envie de changer de plateforme ou de repartir de zéro… La naissance du nouveau blog correspond à la première édition du challenge “Do you speak Manga?” (en 2017), je ne pense pas que ce soit anodin (le challenge prenait beaucoup de place dessus d’ailleurs !)

M : Qu’est ce que tu aimes le plus dans cette aventure ?

B-T : J’aime beaucoup le fait d’avoir un petit coin de web sans prétention dans lequel je peux partager ce que j’aime avec d’autres personnes. Pour le coup, ce sont surtout les lectures qui prennent toute la place, mais à la base il était question d’aborder d’autres sujets, et je n’ai pas encore renoncé à cette idée !

M : Le livre hors manga sur lequel tu pourrais parler pendant des heures?

B-T : Le premier qui me vient à l’esprit est Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas (même si ce n’est clairement pas le seul). Je peux aussi citer l’Iliade d’Homère. Ce sont deux oeuvres qui ont fortement marqué ma vie de lectrice.

Parmi les titres contemporains, je suis obligée de mentionner Nos jours heureux de Ji-Young Gong (roman adapté en manga par l’excellente Mizu Sahara).

M : 2 grands classiques de la littérature! Pour le 3eme je ne connais pas du tout que ce soit le roman ou son adaptation manga. Côté littérature tu as des styles de prédilections ou certains auxquels tu es complètement hermétique?

B-T : J’ai des goûts assez éclectiques, avec une préférence pour les romans historiques et la fantasy. En revanche, je ne suis pas trop portée sur l’horreur (même si j’ai lu pas mal de romans de Stephen King quand j’étais ado…)

M : En allant sur ton ancien blog, j’ai vu que tu avais un challenge lecture Dumas. Un auteur que tu affectionnes particulièrement?

B-T : Oui, Alexandre Dumas (père) est mon auteur classique favori, et celui dont j’ai lu le plus de romans. J’aime beaucoup sa plume, il était auteur de théâtre à la base et ça se ressent dans l’abondance de dialogues et dans sa façon de jouer avec les décors, même dans ses romans, ce qui leur donne un côté très dynamique ! Il y a aussi beaucoup d’humour et d’ironie dans ses textes, je suis très fan.

M : Bon on va parler manga un peu, il me semble que tu as commencé il y a quelques années à en lire, d’où t’es venu l’envie de découvrir cet univers?

B-T : Effectivement, c’est assez récent… Comme beaucoup de personnes de la “génération Club Dorothée”, j’ai abordé la pop culture japonaise avec les anime diffusés à la TV (Dragon Ball, Sailor Moon, Les chevaliers du Zodiaque, Nicky Larson, Ranma ½ et plus tard GTO), mais je ne m’étais jamais vraiment penchée sur les manga.

Il y a quelques années (en 2015), je suis retombée dans les anime (de mémoire, je crois que j’ai repris Dragon Ball du début, puis je me suis lancée dans One Piece) et j’ai soudain eu l’envie de découvrir l’univers des bulles japonaises sous leur forme originale.

M : Quand tu as découvert les versions mangas de certaines séries que tu as connues dans une version TV, qu’en as-tu pensé?

B-T : Je n’ai pas lu beaucoup de ces séries en manga pour le moment, seulement Sailor Moon, GTO et quelques tomes de City Hunter (Nicky Larson). C’est assez intéressant de se replonger dans ces oeuvres avec un regard d’adulte. J’ai particulièrement apprécié GTO qui, sous son côté humoristique, aborde des problèmes très sérieux comme le harcèlement, le décrochage scolaire, les parents démissionnaires…

M : Un style de prédilection ?

B-T : J’ai commencé avec les shônen parce que ce sont souvent les séries qui ont le plus de visibilité, et en général ils fonctionnent très bien sur moi.

Avec le temps, mes goûts se sont affinés, j’arrive mieux à cibler les titres qui sont susceptibles de me plaire. Je suis très curieuse et j’essaie de lire un peu de tout.

M : Sans parler de style de prédilection, tu parles des thématiques sérieuses que renferment GTO derrière cette épaisse couche d’humour. As-tu des thématiques justement que tu apprécies fortement voir traiter dans un manga et qui font que tu achètes un titre parce qu’il aborde tel ou tel sujet?

B-T : Il y a beaucoup de thématiques qui m’intéressent, mais j’avoue que j’ai un faible pour les oeuvres engagées, qui abordent des problèmes de société, ou plus généralement celles qui peuvent m’apprendre quelque chose (et il y en a énormément !)

M : Je ne vais pas te faire l’offense de te demander quel est ton manga préféré 😀 mais du coup peux tu nous dire comment tu es tombé sur Haikyû!! ?

B-T : Hahaha ! Oui, il y a beaucoup de séries que j’adore, mais disons que Haikyû!! occupe une place un peu spéciale dans mon coeur 😊

J’ai découvert la série complètement par hasard : je me souviens être tombée sur un GIF de Hinata qui a résonné avec mon propre vécu… Le volley a eu un impact important sur ma vie, et j’étais curieuse de voir ce que pourrait donner une série dédiée à ce sport qui m’a tant apporté. Du coup, j’ai regardé l’anime, que j’ai évidemment adoré !

Mais mon plus gros coup de cœur pour la série a sans aucun doute été le manga, pour beaucoup de raisons que je ne détaillerai pas ici pour éviter d’écrire un roman (un article est toujours en projet sur mon blog, j’espère pouvoir m’y consacrer pleinement dans un futur proche). Je suis infiniment reconnaissante envers Haruichi Furudate pour le travail fourni sur cette œuvre qui, au final, a su me toucher sur bien d’autres aspects que celui du sport.

Le temple Haikyû de Book-Trotter

M : Tu es incollable sur Haikyû et tu postes régulièrement sur twitter sur le manga ou ce qui gravite autour, as tu envisagé de monter un fan site un de ces jours?

B-T : Non, ce n’est pas dans mes projets. En revanche, je lui consacre un dossier (en cours de développement) sur mon blog, avec notamment une “fiche technique” qui contient des informations sur la série et une page dédiée aux témoignages de fans.

M : Tu organisais pendant ces dernières années le challenge lecture Do you speak manga, pour ma part sans y avoir participé c’est par ce biais que j’ai découvert ton blog. Tu n’as pas reconduit pour une nouvelle édition par problème de temps? D’envie?

B-T : Effectivement, l’organisation du challenge me demandait énormément de temps et d’énergie. J’avais déjà hésité à le reconduire en 2020, et je l’ai fait car il y avait de la demande, mais sur la fin c’était pratiquement devenu une corvée : j’étais mentalement indisponible pour m’en occuper, et je l’ai mené à terme uniquement par respect pour les personnes qui prenaient plaisir à y participer (et que je remercie encore pour leur enthousiasme !)

Pour 2021, j’ai préféré renoncer à l’organiser plutôt que de le bâcler : je ne voulais pas que cette aventure, qui a duré 4 ans, se termine sur une note négative.

M : Bel investissement! C’est pas facile de continuer à se donner autant quand on n’y prend plus de plaisir et pourtant tu es allée au bout! Cette année tu es de l’autre côté du coup car si je ne me trompe pas tu participes au challenge le Choc des Titans organisé par Angel, ça fait quoi de se laisser porter un peu ^^?

B-T : Merci 😊

Effectivement, je participe à ce challenge. C’est sûr que c’est beaucoup plus simple d’être du côté des participants !

M : Comment t’es venu l’idée de ce challenge? Combien de temps y passais-tu pour l’organisation?

B-T : Au départ, c’était censé être un challenge personnel : comme je n’y connaissais rien en matière de manga, et que je ne savais pas trop par où commencer tant les titres sont nombreux, je m’étais fait une liste de recommandations glanées sur internet.

Quand j’en ai parlé aux copains de Livraddict et que je leur ai montré la liste, ils ont tellement aimé l’idée que le challenge a fini par devenir public. D’abord limité au seul forum de Livraddict, il s’est ensuite ouvert aux autres réseaux sociaux et a connu une plus large diffusion.

Par contre, je serais bien incapable de dire combien de temps je consacrais à l’organisation…

M : Je rebondis sur le titre de ton ancien challenge de lecture “Do you speak manga?”, un titre en anglais qui me fait penser que je te vois régulièrement avoir dans tes lectures des mangas et des romans en langues étrangères (anglais, espagnol, au moins il me semble). Tu parles plusieurs langues? Tu en connais plusieurs? Est-ce juste pour des titres qu’on ne trouve pas en VF que tu fais ça ou c’est un vrai plaisir?

B-T : Les langues étrangères sont ma deuxième grande passion, après la lecture. 

A Bruxelles, ville cosmopolite, il n’est pas rare de parler plusieurs langues : d’une part, on apprend obligatoirement deux langues à l’école, le français et le néerlandais, auxquelles vient généralement s’ajouter l’anglais plus tard ; d’autre part, beaucoup de Bruxellois ont des parents ou des grands-parents issus de l’immigration, ce qui est aussi mon cas (mon père est né en Espagne).
En résumé, je suis francophone, mais j’ai appris le néerlandais et l’anglais à l’école, et j’ai grandi avec l’espagnol grâce à mes grands-parents paternels (je l’ai aussi étudié plus tard, pendant mes études universitaires, en même temps que le russe).

Pour la lecture, j’essaie autant que possible de me passer de traduction pour les langues avec lesquelles je suis le plus à l’aise (l’anglais et l’espagnol) : j’aime lire le texte avec les mots choisis par l’auteur/-trice, et ça me donne aussi un prétexte pour pratiquer la langue (on apprend énormément en lisant en VO !)

Pour les manga, je n’ai pas vraiment de règle autre que celle de soutenir l’auteur/-trice, donc je prends l’édition qui me convient le mieux entre le français, l’anglais et l’espagnol… avec l’espoir de pouvoir lire la VO un jour…

M : Tu as effectivement pas mal de cordes à ton arc avec ces 5 langues que tu connais (si mon compte est bon) et il est vrai qu’avoir les mots de l’auteur est un vrai plus car aussi bonne que puisse être une traduction elle reste personnelle et dépendante de la richesse du vocabulaire du traducteur aussi. Tu envisages donc de te mettre au japonais?

B-T : C’est déjà fait 😂 Ma motivation première est de pouvoir lire Haikyû!! en VO (j’ai déjà commencé d’ailleurs, le fait de bien connaître la série et de regarder l’anime avec les sous-titres aide énormément).

M : Avec autant de langues parlées tu en as fait ton métier ou bien pas du tout c’est tout simplement “juste” un plaisir d’apprendre et de savoir parler plusieurs langues?

B-T : C’est un peu des deux : j’ai fait des études de traduction et j’ai toujours travaillé dans un environnement international, mais c’est vraiment un plaisir pour moi d’apprendre de nouvelles langues, de nouvelles cultures et de nouvelles façons de voir le monde ! Et puis c’est tellement satisfaisant de faire tomber la barrière de la langue 😁

M : D’ailleurs y a t’il un titre que tu aimerais voir publié en France que tu as pu lire dans une autre langue?

B-T : Je n’en ai aucun qui me vienne à l’esprit… Désolée 😅

C’est après cette dernière question qui restera donc sans réponse que s’achève ce sympathique échange avec Book-Trotter. Je me répète après chaque article mais prenez le temps d’aller voir son travail ou d’échanger avec elle sur ses lectures, c’est toujours un moment sympa de pouvoir échanger entre nous. Merci encore à toi pour l’échange Book-Trotter, et désolé pour le temps que j’ai mis à sortir l’article ^^’. Si comme elle vous avez adoré Haikyû ou si vous voulez en savoir plus sur ce titre foncez sur son blog sur les pages dédiées à l’oeuvre!

Merci à vous d’avoir suivi ce nouvel épisode, et comme d’habitude j’espère que vous avez pris autant de plaisir à lire l’article que j’ai eu à le faire. Je ne le dirai jamais assez mais dans le blogging le plus intéressant c’est l’échange alors n’hésitez pas à aller voir le boulot des blogueurs et à échanger avec eux. N’hésitez pas à laisser un petit commentaire si vous avez appréciez l’échange. Sur ce je vous dis à bientôt pour un nouveau numéro (j’ai pas de date mais ça arrivera bien un jour ou l’autre ^^)